Archives pour la catégorie Artistes

Reverse Winchester / Mike Ladd & Mathieu Sourisseau

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Discographie

Distribution

Mike Ladd : voix, textes
Mathieu Sourisseau : guitare acoustique amplifiée

Reverse Winchester

Mike Ladd - Mathieu Sourisseau

©️Hrotko Balint - Opus Jazz Club BMC, mars 2025

Vous l’aurez sans doute noté, on peut jouer sur un coup de "d" le passage de "dénué" à "dénudé". Mathieu Sourisseau et Mike Ladd, eux, l’ont par bonheur remarqué et ont empoché la totalité du score. Dénué, leur duo l’est assurément : de complexe, de souci d’étiquette, de facilité. Dénudée, la chose, l’est tout autant. Scrupuleusement. Une voix, une guitare. Le compte est bon, c'est un duo. Un pas de deux que Mathieu et Mike viennent nourrir de ce qui a fait leurs parcours respectifs. Fourbissant de nouvelles pyrotechnies avec leurs explosifs habituels, Sourisseau et Ladd mettent le feu aux poudres d’une chimie hautement séduisante.

Emprunts au blues, noise-folk ou saillies de musique improvisée, ça se joue à la guitare acoustique amplifiée et ça libère des paysages sonores, où la seule règle valable semble être celle d’un tableau monochrome s’amusant de ses propres nuances. La matière évolue, la personnalité du duo s’affirme.

Chanson, rap ou scansion, la poésie en anglais frôle l’autobiographie, livre quelques clefs sur les amours perdus, la grand-mère Rose partie en Caroline du Nord, quelques jours les plus fous passés dans le Bronx ou à Paris. Mike complète la trame du tableau par le rôle émancipateur de la littérature Afro-Américaine, primordiale dans son parcours qui a choisit d’être idéal plus que d’être parfait. Soit, en V.O. et calé dans les arpèges en open tuning : « We not alright but we doing fine. » Pas mieux.

Guillaume Malvoisin

Revue & Corrigée

Certains albums sont donc plus importants que d’autres, et celui-là l’est incontestablement pour l’originalité de sa démarche et le croisement de ses origines. Peut-être tenons-nous enfin l’exemple d’une fusion réelle, puisqu’issue de styles divers, aptes à en générer un troisième auquel nous serions bien en peine de trouver un nom tant il se démarque à la fois de l’improvisation libre, du contemporain, voire d’un hypothétique third stream… En sommes, la sensation demeure d’avoir atteint ici cette terra incognita qui terrorise autant qu’elle les fascine les plus aventureux de nos explorateurs.

Joël Pagier, Revue & Corrigée n°118, décembre 2018

Revue de presse – album Iana – Revue & Corrigée 2/2

Revue & Corrigée

Jouant d’une apparente hésitation dans la virtuosité de leur attaque, elles créent le suspense dès les premières phrases, testent leur vertige et notre hantise de la chute, et telles deux sœurs pressées d’enjamber un ravin, piétinent la maigre surface d’où elles s’élanceront à l’assaut du vide.

Il nous est de nouveau impossible de distinguer entre qui des deux praticiennes démêle l’écheveau enroulé autour du cadre pour en ciseler une dentelle d’acier tranchant, laquelle éveille cette réverbération naturelle qui semble tourner entre les pans de bois, quelle part encore prend chacune dans cette architecture industrielle érigée à force de pressions, de frappes assénées et de préparations immédiates qui forcent le métal et en arrachent les plus urgentes vibrations.

Joël Pagier, Revue & Corrigée n°118, décembre 2018

Revue de presse – album Iana – Revue & Corrigée 1/2

Citizen Jazz

Aux deux extrémités du métier, les compositrices deviennent tisseuses. Elles ont dans les mains la même matière qu’elles consolident pour conquérir l’espace avec des techniques simples. Beaucoup d’improvisation, à partir de thèmes et de simples mots-clés (« Nature », « Train », « Oiseau »), point de départ de rafales sonores qui passent des doigts de l’une à ceux de l’autre, en s’amplifiant dans l’espace. Une leçon de force.

Anne Yven, CITIZEN JAZZ, 30 septembre 2018

Citizen Jazz – Jazz à Luz : leçons de bas en haut

Revue de Presse – Iana – Jazz à Luz – Anne Yven Citizen Jazz

Jazz Magazine

Deux pianistes face à face. Deux chercheuses d’or. C’est l’image qui me vient au bout de quelques minutes de concert en observant leur investissement physique et leur manière de prendre à bras le corps l’instrument : j’imagine que la même énergie, la même obstination, la même foi sont requises pour tamiser des tonnes de terre avant de voir apparaître les précieuses paillettes aurifiées. Sauf que pour le duo Iana, l’enjeu de toute cette quête ne se mesure pas en grammes d’or mais en parcelles d’inouï…

Quand, à la fin de cette longue et passionnante séquence, Betty Hovette et Christine Wodrascka lèvent les mains de leurs claviers, la résonnance est immense. Elle s’abat sur le public sidéré comme un orage magnétique.

Magnifique concert.

Jean-François Mondot, JAZZ MAGAZINE, 19 juillet 2018

Jazz Magazine – chronique Jazz à Luz 2018 – journée 2

Revue de presse – Iana – Jazz Magazine – chronique Jazz à Luz – juillet 2018

France Musique

Petite divagation sur la musique du duo Iana, par Anne Montaron
Si le piano était un oiseau, et son couvercle cette aile noire si joliment évoquée par le romancier Alberto Savinio, le duo Iana pourrait être la rencontre de deux oiseaux envoyés par le Dieu Janus, ou par Jana, la déesse des passages. Deux oiseaux, à qui les dieux auraient confié leur secret, celui de rendre imperceptibles les passages et de maintenir ouvertes les portes qui voudraient séparer deux mondes, d’un côté la musique qui s‘improvise dans le moment, et de l’autre une musique savamment élaborée. Iana pourrait être ce Bosphore sonore, cet endroit, où deux sensibilités viennent se trouver, s’unir, fusionner, comme fusionnent dans les eaux du Bosphore la Mer Noire et la Mer de Marmara. Deux pianos qui n’en font plus qu’un ! Et imperceptiblement, après Janus et le Bosphore, une autre image surgit ; celle de deux femmes dans un village Inuit, faisant résonner, par simple jeu, leurs voix dans la bouche l’une de l’autre, jusqu’à ce que ces deux voix ne soient plus qu’une seule. C’est à cette magie-là que Christine Wodrascka et Betty Hovette nous convient derrière leurs pianos disposés tête-bêche. Entre les deux ailes noires, juste un interstice, un fin détroit, sorte de Bosphore, lieu de libre circulation, où la musique s’enrichirait des passages, et n’aurait ni commencement, ni fin !

Anne Montaron, émission A l’Improviste, FRANCE MUSIQUE, mai 2018

podcast IANA dans A l’Improviste sur France Musique

Revue de presse – Iana – A l’Improviste – France Musique – 24 mai 2018

BEK

Actualités

En résidence de création du 7 au 11 novembre 2022 au Studio d'Eole, Blagnac

Distribution

Betty Hovette : piano/clavier
Karine Sancerry : peinture
Émilie Mousset : électroacoustique

BEK

En dérive... Dérive sonore et plastique improvisée

Vidéos

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BEK

En dérive...

Dérive sonore et plastique improvisée

Créer dans l’instant un échange évolutif-interactif entre trois entités vibrantes, l’acoustique du piano (ou clavier), le corps du peintre et la diffusion acousmatique de sons fixés joués en direct.
Cette dérive repose sur un vocabulaire commun développé en « laboratoire » pour le remettre en jeu lors des performances, le lâcher-prise ayant alors ses droits, les matières et les énergies se confondant, se superposant, des cohérences de natures différentes se faisant jour : exploration de la matière, glissements successifs, ondoiements, sons attrapés, détournés, remis dans un flux toujours en perpétuel mouvement…
De la sorte, chaque performance possède sa propre dérive, ses pôles d’attraction et sa propre formation (i.e. qui se forme dans et par la progression temporelle) à l’œuvre. L’imprévisible a donc ses droits dans la mesure où les formes plastiques peuvent se laisser porter par le sonore, tout comme le visuel pourra engendrer la matière musicale. Se posent ainsi les questions de l’autre, de la latence, du presque rien, d’archipels mondes comme l’aurait exprimait Edouard Glissant.