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Forêt

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Nicolas Lafourest : guitare électrique

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FORET

La guitare seule, sans additifs, exprime l'émotion dans sa forme la plus réduite, à l’os, par les cendres. Si l’ornement est mis de côté ici, où ne subsistent qu'armatures et formes brutes, la musique n'en est que plus directe et suggestive. Un son brut, aride, à la fois mélancolique et rassurant, comme de longues promenades en solitude accompagnée. La trame rêche et ronde des cordes, tantôt grondantes, roulantes, saillantes, frémissantes ou chuchotantes, déploie un panel d'expressivité qui emporte l'auditeur vers ses propres paysages décharnés ou sublimes.

FAULKNER SONGS

Quand j’ai fait écouter les fragments de ces morceaux à un ami, il a évoqué Faulkner. J’ai trouvé la correspondance juste dans sa résonance à un certain imaginaire. En lien direct avec une âme aux contours écorchés, les ‘Faulkner Songs’ ont été construites sur une guitare électrique jouée à vide, débranchée, à l’abri de toutes tentations d’effet(s).
Cette contrainte comme volonté a guidé mes attentes vers ce même but, là où le propos se resserre et s’évide.

Captées sur le vif, les Faulkner songs ouvrent l'imaginaire, suscitent des images. Forêt nous entraîne vers des contrées aux sonorités familières et dans les méandres de son paysage intime.
Forêt ne triche pas. Il se livre avec une extrême sincérité, sans ornement inutile, sans le moindre effet. Se mettant à nu. Son monde est contrasté, apaisé et tendu, lumineux et tourmenté. L'harmonie y est souvent contrariée, la dualité exprimée de manière stridente et nerveuse. Le bruit et la fureur. Un tiraillement, une dissonance qui stimule le mouvement, l'intensité du jeu, l'émotion qu'elle suscite. Les Faulkner songs, c'est un monde vibrant dans la moindre note. Une âme.
Mr Morezon 023 / paru le 26 février 2021 chez Mr Morezon

JAZZWORD

Throughout the dynamic expression of passing patters and motifs from one to another that make up the sound miniatures on D’une Extrême à L’autre, Wodrascka and Hovette stake out antithetical positions even when in double counterpoint. One sticks to higher notes and the other lower ones, then switch. Meantime enough space is kept between the two expositions so that they don’t overlap. While timbral architecture isn’t definite, most likely the playful jumps and jerks, propelled with pedal work are from Wodrascka, while the hunting-and-pecking narrative, emphasizing micro-movements relates to Hovette’s processes.

Deeper and darker in execution, the 43 minute plus title track brings in more echoes from the fallback, soundboard and tightly wound strings than the previous pseudo-études. With the sometimes more individualized processes slightly more muffled the tendency towards abstraction and pure sound is intensified. Strummed chords and sympathetic vibrations poke out from the sometime kinetic program, but at the same time equal pressure towards creating sequences of impenetrable near musique concrete vies with the syncopation, Finally with jagged and tremolo repetitions seemingly bouncing off soundboard, piano timbres reach a point of affective concurrence.

Ken Waxman, JazzWord, février 2019

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JazzWord – revue de presse album d’une Extrême à l’autre IANA

Reverse Winchester / Mike Ladd & Mathieu Sourisseau

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Discographie

Distribution

Mike Ladd : voix, textes
Mathieu Sourisseau : guitare acoustique amplifiée

Reverse Winchester

Mike Ladd - Mathieu Sourisseau

©️Hrotko Balint - Opus Jazz Club BMC, mars 2025

Vous l’aurez sans doute noté, on peut jouer sur un coup de "d" le passage de "dénué" à "dénudé". Mathieu Sourisseau et Mike Ladd, eux, l’ont par bonheur remarqué et ont empoché la totalité du score. Dénué, leur duo l’est assurément : de complexe, de souci d’étiquette, de facilité. Dénudée, la chose, l’est tout autant. Scrupuleusement. Une voix, une guitare. Le compte est bon, c'est un duo. Un pas de deux que Mathieu et Mike viennent nourrir de ce qui a fait leurs parcours respectifs. Fourbissant de nouvelles pyrotechnies avec leurs explosifs habituels, Sourisseau et Ladd mettent le feu aux poudres d’une chimie hautement séduisante.

Emprunts au blues, noise-folk ou saillies de musique improvisée, ça se joue à la guitare acoustique amplifiée et ça libère des paysages sonores, où la seule règle valable semble être celle d’un tableau monochrome s’amusant de ses propres nuances. La matière évolue, la personnalité du duo s’affirme.

Chanson, rap ou scansion, la poésie en anglais frôle l’autobiographie, livre quelques clefs sur les amours perdus, la grand-mère Rose partie en Caroline du Nord, quelques jours les plus fous passés dans le Bronx ou à Paris. Mike complète la trame du tableau par le rôle émancipateur de la littérature Afro-Américaine, primordiale dans son parcours qui a choisit d’être idéal plus que d’être parfait. Soit, en V.O. et calé dans les arpèges en open tuning : « We not alright but we doing fine. » Pas mieux.

Guillaume Malvoisin

Revue & Corrigée

Certains albums sont donc plus importants que d’autres, et celui-là l’est incontestablement pour l’originalité de sa démarche et le croisement de ses origines. Peut-être tenons-nous enfin l’exemple d’une fusion réelle, puisqu’issue de styles divers, aptes à en générer un troisième auquel nous serions bien en peine de trouver un nom tant il se démarque à la fois de l’improvisation libre, du contemporain, voire d’un hypothétique third stream… En sommes, la sensation demeure d’avoir atteint ici cette terra incognita qui terrorise autant qu’elle les fascine les plus aventureux de nos explorateurs.

Joël Pagier, Revue & Corrigée n°118, décembre 2018

Revue de presse – album Iana – Revue & Corrigée 2/2

Revue & Corrigée

Jouant d’une apparente hésitation dans la virtuosité de leur attaque, elles créent le suspense dès les premières phrases, testent leur vertige et notre hantise de la chute, et telles deux sœurs pressées d’enjamber un ravin, piétinent la maigre surface d’où elles s’élanceront à l’assaut du vide.

Il nous est de nouveau impossible de distinguer entre qui des deux praticiennes démêle l’écheveau enroulé autour du cadre pour en ciseler une dentelle d’acier tranchant, laquelle éveille cette réverbération naturelle qui semble tourner entre les pans de bois, quelle part encore prend chacune dans cette architecture industrielle érigée à force de pressions, de frappes assénées et de préparations immédiates qui forcent le métal et en arrachent les plus urgentes vibrations.

Joël Pagier, Revue & Corrigée n°118, décembre 2018

Revue de presse – album Iana – Revue & Corrigée 1/2