Marc Démereau : sax, voix
Nathanaël Renoux : trompette, voix
Fabien Duscombs : batterie, voix
Mathias Imbert : contrebasse, voix
Peintures de la pochette : Marc Démereau
Rhésus Machin
Le Tigre des Platanes
Mr Morezon 036 ⎮ 19 avril 2024
L’apocalypse n’est jamais très loin dans l’univers du Tigre des Platanes. C’est ce qui donne à leur musique ce sentiment de l’urgence d’en découdre, d’un cri qui se fraierait un chemin parmi le bruit des bombes, un îlot d’irréductibles jouisseurs en conversation avec l’inaccessible complexité du monde qu’ils n’ont pas fini d’enguirlander.
Avec Rhésus Machin, l’indomptable animal siffle un jazz résolument punk. Si parfois, il le fait avec humour (l’animal est joueur), s’il sait aussi s’adonner aux caresses (l’animal est sentimental), il a d’abord l’âme d’un animal sauvage, et la composition, débarrassée de toute règle prédéfinie, mises à part quelques formules mathématiques pas encore résolues, est au service de ses quatre musiciens, comme les quatre points cardinaux d’une bête qui n’en fait qu’une bouchée, parce que l’animal est féroce, gourmand et vif.
Le répertoire actuel du Tigre des Platanes est en grande partie constitué de compositions personnelles et (très) originales (de Marc Démereau et de Mathias Imbert).
Quelques relectures se glissent dans cet opus, qui rendent hommage à la scène brûlante du jazz libre européen de années 70 (Misha Mengelberg, Willem Breuker), ou à des musicien-nes disparu-es récemment (Julee Cruise et Angelo Badalamenti).
Y manque un hommage enregistré à la très regrettée Jamie Branch.
En concert sur scène, le Tigre des Platanes évoque cette grande perte.
Tous ces morceaux ont été créés depuis l’arrivée, en mars 2020, de Nathanaël Renoux au sein du groupe.