Musique en prison (2014 et 2015-2016)
Durant deux années consécutives des artistes du collectif ont collaboré avec des personnes détenues du centre de détention de Muret pour élaborer une performance sonore publique. Ils travaillent sur une thématique précise pour mettre en forme des textes qui seront par la suite déclamés et mis en musique.
À deux reprises ce projet fut un succès, atténuant le mal-être et les effets désocialisants générés par l'enfermement et contribuant ainsi à lutte contre la récidive. Aller se confronter à l’ailleurs, par le biais de l’écriture, de la musique peut être un acte fondateur, c’est un manifeste, un message. Ce projet est une force pour faire porter des messages hors de la prison. Cette force est d’autant plus importante lorsque la participation active est un parti pris artistique, moteur du projet.
Résonances (2015-2016)
Ce projet a eu lieu de septembre 2015 à mai 2016, autour de l'écriture, du slam, de la musique et de l'illustration avec 26 personnes détenues du centre de détention de Muret et des membres des familles. Il a donné lieu a deux représentations publiques, l'une au sein du Centre de Détention et l'autre hors-les-murs, à l'Espace Bonnefoy à Toulouse, ainsi qu'a une exposition et à la réalisation d'un recueil sérigraphié réunissant les textes, les illustrations et la musique.
Le projet "Résonances" est une suite logique de ce qui a été produit durant les ateliers de "Correspondances" en 2014. Lors des ateliers passés, les textes s’éloignaient du thème donné des "correspondances" pour aller vers le voyage et la rencontre. Nous nous sommes donc appuyés sur cette observation pour élaborer le thème de cette édition. "Voyage et rencontre", ou une incitation à faire un retour sur soi et sur les autres, pour raconter le monde et ses bouleversements, son propre monde. Marche aventureuse, longue traversée, terre inconnue, horizons insolites, histoire de rencontre... Comment tracer des routes, des chemins de voyages avec des mots, de la musique, et des images?
La musique, l’écriture et l’illustration sont des moyens formidables pour voyager différemment. Les trois ateliers sont étroitement liés et viennent résonner au sein d’un même projet et d’une même prison. Chaque étape du projet consiste à venir mettre en valeur des textes écrits par les personnes détenues en vue de la réalisation d’une pièce sonore collective puis d’un recueil illustré.
Un point d’honneur a été mis sur l’articulation entre le texte et la musique puis entre le texte et l’image. Les textes sont travaillés de manière aboutie car ils sont utilisés comme base fixe pour l’improvisation musicale et pour le travail plastique. Les personnes détenues se sont impliquées dans un processus de création "libre". Ils ont du écrire leur musique dans l’instant tout en respectant certains codes et règles de base à l’improvisation. Pour finir, l’atelier d’arts plastiques a permis aux participants de travailler sur la relation entre le texte et l’image.
Une partie des ateliers d'illustration ont été menés avec des proches de personnes détenues, en collaboration avec la maison des famille et l'association Roqueclaire. Ces ateliers ont été réalisés en fonction de la thématique et autour de la technique de la sérigraphie artisanale.
Artistes intervenants : Julie Castel Jordy, Pascal Portejoie, Ignacio Herero Lopez, Boris Havet. Et Laura Freeth et Solène Caillebote du collectif IPN.
Ce projet a été mené grâce au soutien du fonds de dotation InPACT - Initiative pour le partage culturel. Avec le soutien de la DRAC Midi-Pyrénées et de la DISP de Toulouse dans le cadre du programme Culture-Justice.
Correspondances(2014)
Ce projet a eu lieu à l'automne 2014, avec 15 personnes détenues du Centre de Détention de Muret et les musiciens Julie Castel Jordy, Piero Pepin et Pascal Portejoie. Il a donné lieu à deux représentations, l'une dans l'enceinte du Centre de Détention, et l'autre hors-les-murs, à L'Espace Bonnefoy, à Toulouse, ainsi qu'à la réalisation d'un CD.
Correspondances a pour objectif de faire renouer les détenus avec la correspondance, par la pratique du slam et de la musique. Chaque étape du projet (écriture, prise de parole, slam, mise en musique, enregistrement, concert...) permet au détenu de s’exprimer et de se réaliser grâce à la création artistique. Chacune tend à favoriser l'ouverture d'esprit, le dialogue et la liberté d'expression de chaque individu et permet d’améliorer la situation des détenus.
La correspondance est le moyen universellement admis pour les détenus de maintenir le contact avec l’extérieur. Elle devient indispensable pour ceux qui veulent garder les liens avec les autres. Comment à travers la pratique du slam et de la musique, les détenus, parfois murés dans le silence, peuvent-ils découvrir ou renouer avec ce goût de la correspondance ? Cette thématique se prête à la relativisation de l’enfermement et se veut ouverte à l’amorce d’un dialogue. Quand au slam, il s'agit d'un mouvement artistique porteur de valeurs telles que l’ouverture d’esprit, le partage, la liberté d’expression et le dépassement des barrières sociales. Ce projet permet aux participants de s’exprimer, de se réaliser salutairement et de reprendre confiance grâce à la création artistique. Le concert en public a pour objectif de diffuser une image positive des détenus.
Deux représentations on eut lieu à l'issue du projet, l'une dans l'enceinte du Centre de Détention, et l'autre hors-les-murs, à L'Espace Bonnefoy, à Toulouse. Un CD a également été réalisé afin que chaque participant puisse garder une trace du processus de création.
Artistes intervenants : Julie Castel Jordy, Pascal Portejoie et Piero Pepin.
Avec le soutien de la DRAC Midi-Pyrénées et de la DISP de Toulouse dans le cadre du programme Culture-Justice.